Château de la Cassagne, actuellement demeure

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > La Cassagne

Au Moyen Âge, le château, situé à l'écart du bourg, est la demeure de la famille éponyme et le siège d’une seigneurie, qui relève de la vicomté de Turenne. De l’édifice primitif, il reste sans doute un mur dans la cave, très repris à plusieurs périodes, mais dont l’appareillage en opus spicatum, pourrait remonter au XIe ou XIIe siècle : la fourrure des murs d’enceinte de l’abbaye de Saint-Amand-de-Coly du XIIe ou du XIIIe siècle et du château de Limeuil, qui date peut-être de la même époque, ainsi qu’aux murs gouttereaux de l’église du Cheylard (Les Farges), entre le IXe et le XIIe siècle, présentent un appareillage similaire.

À partir du démembrement de la vicomté de Turenne par Blanche de Castille en 1251, La Cassagne (avec les paroisses de Ribeyrac, d’Espéluchat, de Montfort, d’Alhiac, de Carlux, de Creisse, de Larche, de Terrasson et de Jayac) relève alors des possessions d’Hélie Rudel, seigneur de Bergerac. Entre 1308 et 1316, son seigneur, Aymeric de La Cassagne, conseiller à la cour du roi de France Philippe IV, entre en conflit avec Geoffroy de Pons à propos de la féodalité et de la justice de La Cassagne, notamment de ses droits de basse et haute justice. Ainsi, en 1308, Aymeric est-il attaqué violemment par Geoffroy dans ses possessions. De son côté, en 1322, Aymeric commet des exactions contre les Hospitaliers de la proche commanderie de Condat. En 1328, un autre membre de la famille, Almanin (ou Amalin), damoiseau, obtient un jugement du parlement de Paris au sujet d’un droit de péage sur une forge et l’extraction de minerai à La Cassagne. Entre temps, Jacques de Pons, seigneur de Pons, l’un des descendants d’Hélie Rudel, vend à Jean de Bretagne, comte de Périgord et vicomte de Limoges, les châtellenies de Larche (en Limousin) et de Terrasson (en Périgord), dont les paroisses et seigneuries de Salignac, Commarque, Pelvézy, Saint-Geniès, La Cassagne, Giac et la commanderie de Condat sont des membres dépendants. À partir de ce moment, les seigneurs de La Cassagne rendent aveu et hommage au comte de Périgord.

Le château est entré à une date inconnue dans la famille de Domme. En 1364, au moment d’une accalmie dans la guerre de Cent Ans (paix de Brétigny), Gilbert de Domme, sénéchal de Périgord, vend le « locum seu castrum de la Cassanha » à Bertrand d'Aytz : il restera dans cette famille, qui releva le nom de La Cassagne, au moins jusqu’au milieu du XVIe siècle. Des travaux ont probablement été réalisés par cette famille après la guerre de Cent Ans. Le 24 avril 1498, Hugues de La Cassagne, seigneur du lieu et de Vielval, fait un très beau mariage en épousant Marguerite de Hautefort. C’est peut-être ce couple qui fit réaliser des travaux au château : la cave voûtée en plein-cintre située sous le bâtiment principal actuel comprend la partie inférieure d’un escalier en vis à marches portant noyau et contremarches délardées pouvant dater du tournant du XVIe siècle. Hugues de La Cassagne et Marguerite de Hautefort ont pour fils Jean de La Cassagne, seigneur du lieu et de « Belpeuch » en 1529, qui rend hommage, le 20 septembre 1541, pour ce dernier repaire noble au roi de Navarre, seigneur-châtelain de Montignac. La seule tour de flanquement de la plateforme subsistante présente un orifice de tir pour armes à feu qui pourrait remonter à la seconde moitié du XVIe siècle.

Au début du XVIIe siècle, la seigneurie appartient à la famille Coustin de Bourzolles, puis elle change à nouveau de main à une date inconnue : entre 1675 et 1677, Jacques de Hautefort, seigneur marquis de Saint-Chamans, fait proclamation du dénombrement de la terre et seigneurie, avec moulins, cens, rentes et autres devoirs en dépendant, au roi de France à cause de son comté de Périgord. La seigneurie possède encore son droit de haute justice sur la paroisse en 1760. La planche n° 23 de la carte de Belleyme révèle qu’à cette période, le site du château était entièrement environné de vignes, ce que confirme encore le cadastre ancien en 1825 : le colombier circulaire est situé au milieu d’une vaste parcelle plantée de ceps. Une nouvelle demeure noble, de plan massé, fut probablement rebâtie au cours de la seconde moitié de ce siècle sur les vestiges de l’ancienne : les façades ordonnancées et les fenêtres à plate-bande en arc segmentaire suggèrent cette datation.

Périodes

Principale : limite 12e siècle 13e siècle (incertitude)

Principale : limite 15e siècle 16e siècle (incertitude)

Principale : 2e moitié 18e siècle

Secondaire : milieu 19e siècle

La demeure, de plan rectangulaire, est en réalité une construction de plan en U auquel une construction annexe couverte d'un toit brisé fut adossée au sud, entre les deux ailes en retour. L'ensemble de ces corps de logis est couvert en ardoise. Les façades sont rythmées par de grandes fenêtres à plate-bande clavée en arc segmentaire. Leur symétrie est due à la création de fausses fenêtres sur les trumeaux (au droit des murs de refend). A l’intérieur, un couloir central commande les pièces du rez-de-chaussée ainsi qu’un escalier tournant, qui dessert l'étage carré et les combles. Un souterrain, creusé dans la roche, est accessible depuis la cave ; il suit deux directions différentes. La porcherie surmontée du poulailler, derrière le logis, n'apparaît pas sur le cadastre de 1825.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. ardoise
Étages

sous-sol, 1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier tournant

    Structure : en charpente

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , La Cassagne

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: le Château

Cadastre: 1825 D1 18, 1986 D1 11

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...